Titre
Un grand défi
Un défi majeur
Ainsi moi-même
La montée des dangers
Pour un nouvel humanisme
La révolution du savoir
Au cap de l'histoire
Mais d'où vient toute cette haine?
Et pan sur la neutralité!
L'impuissance des armes
Phrase 1
La vraie menace est ailleurs.
Pourtant, le fait est là.
Les secousses du monde financier posent évidemment une foule de questions.
Les États-Unis font aujourd'hui la démonstration de cette désastreuse politique.
C'est choquant.
Reste le problème de fond.
Une nouvelle époque s'ouvre.
Mais la réalité est là.
Qui s'en préoccupe vraiment? La machine d'État réagit à court terme, par à-coups peu cohérents.
Personne, au Palais, n'a le courage d'imaginer des réformes de fond.
L'idée mériterait au moins une étude attentive.
On ne sortira pas du marasme en se bornant à accabler les médecins.
Le compromis actuel montre ses limites.
Là comme ailleurs.
Les assurances tremblent sur leurs bases.
Les banques n'en mènent pas large.
Phrase 2
Plus personne n'ose parler de reprise.
Le pire n'est jamais sûr.
Et l'on cherche à reprendre pied.
Les responsables de la sécurité intérieure, à Berne, sont inquiets et le disent.
Et que voit-on?
Les intégristes du secret bancaire ne peuvent tolérer cette perspective.
Tous les professionnels s'accordent à dire que cette façon de faire est, en réalité, plus efficace que celle d'aujourd'hui.
Mais ce bricolage atteint ses limites.
Or nous en sommes exclus.
Ah! la belle posture!
Nos partenaires sont choqués.
Rien d'étonnant à ce que le climat soit détestable entre Berne et Bruxelles.
Les gamins criseux. On en a tous connu.
On a tout dit sur les incertitudes du dossier.
Cela vaut la peine d'aller au-delà de l'objet de la crise, d'explorer les ressorts psychologiques de ce comportement.
Les rescapés de la faillite humiliante veulent oublier cet épisode humiliant...
Phrase 3
Là encore, nous nous braquons dans une posture de pure défensive, accrochés à nos formules, sûrs qu'elles valent pour le monde entier.
Tant pis pour la décence.
Même Pascal Couchepin s'en est aperçu.
Chapeau.
Agir, mais comment?
Et du coup, l'Europe flotte.
Et puis le courant ne passe plus.
Pour plaire au peuple déboussolé.
Le terrain s'ouvre aux malentendus.
La méfiance rôde, attisée par les nationalistes de tous bords.
Soit dit en passant, la Suisse n'a pas de quoi se réjouir.
C'est très beau. Mais cela conduit à la démagogie.
Les journalistes se détournent des sujets brûlants mais peu porteurs.
La boucle est bouclée.
Pas du tout.
On se querelle aujourd'hui autour d'un symbole.
Phrase 4
La raison ne prime plus.
Tout un noeud de vieux ressentiments apparaît au grand jour.
Et pas seulement en Suisse.
Du fait de l'histoire, mais pas seulement.
Et cela continue, comme un système.
Un pas en avant, deux pas en arrière.
Certains l'ont compris, d'autres pas.
La Suisse fait rouler ses biceps.
Et les passions montent.
Alors pourquoi se gêner?
Les diplomates le savent bien.
Et le cirque se met en route, avec sa propre dynamique.
Mais de sales moments se préparent.
Les effets de manche à «Arena» n'y changeront rien.
Bravo.
Personne ne préconise l'angélisme.
Phrase 5
Mais nous y prenons-nous de la bonne façon?
Le processus est lent, mais inexorable.
On n'y croit pas.
Broutilles, vraiment?
Même si nulle part, l'événement n'a fait les gros titres.
On verra.
Ce débat est passionnant.
Chacun peut choisir son camp.
L'aigreur se répand.
Le moment est venu de changer de ton.
Ce constat est pour les journalistes une leçon d'humilité, sûrement pas une raison de baisser les bras.
Quel est le fondement de la politique: un implacable rapport de forces idéologiques, économiques et militaires.
C'est le théâtre Guignol planétaire.
Mais de part et d'autre, les grands discours tournent en rond.
Il est autrement plus intéressant de mesurer la capacité des uns et des autres à se remettre en question.
Le dogmatisme cède du terrain.
Phrase 6
C'est un choc.
N'en déplaise aux idéologues, il n'y a pas de solution simple.
Intéressant.
Cela vaut la réflexion.
C'est un vrai changement de paysage politique.
Mais personne ne bronche.
Et cela passe.
Avec un effet de spirale.
En temps de prospérité, tout paraît si facile.
Mais que survienne une crise grave et le ton changera.
Comment sortir de cette impasse?
Quelle naïveté!
C'est tout le contraire qui se passe!
Les médias, domestiqués comme jamais, évitent toute discordance.
L'illusion durera un temps.
L'euro est là, formidable percée historique.
Phrase 7
Mais par simple hygiène intellectuelle, il faut aussi imaginer le pire: qu'adviendra-t-il si l'édifice continue de se fissurer?
Un scénario à la Blocher.
Dans les campagnes, dans les banlieues ouvrières, c'est plutôt la méfiance qui domine.
Ces sombres perspectives amèneront peut-être le sursaut.
Et surtout, en Amérique et en Europe, la peur fait son chemin.
Les journalistes, là, doivent se poser deux ou trois questions sur leur métier.
Les jours qui viennent le diront.
Stoïcisme.
La multiplication des mesures de sécurité peut se justifier. Elle est aussi un piège.
Non, admettons-le, nous sommes vulnérables. Nous le resterons.
Petite illustration.
Adieu les grands débats.
Et voilà que la politique ressurgit avec une violence inouïe.
Ici et là, on commence d'entendre de troublants murmures.
L'histoire dément cette affirmation.
Le monde a besoin, plus que jamais, d'une pensée laïque.